They tried to make me go to rehab... and I said
NO NO NO !!!
France Télécom et Orange ont fait de moi une Amy Winehouse gasconne.
Teint cadavérique, cheveux emmêlés, pose n'importequoitesque... C'est bien moi, après 10 jours sans internet et sans téléphone.
Parce qu'ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère, les bougres : sans sommation, sans compensation, sans explication, ils ont coupé. La ligne en 09, celle en 05, et internet. J'ai cru devenir folle. Le manque, la douleur quasi-physique, la honte (d'aller jeter un coup d'oeil furtif sur les mails non-pédagogiques depuis la salle des profs), la sensation de différence par rapport à tous les autres, les connectés, les reliés bien dans leur peau... DUUUUUUUUUR...
Non, sans blague... je vous épargne le détail de l'épreuve, mais rentrer un dimanche soir et se retrouver coupée du monde (non, je n'exagère pas !!!), c'est terrible, je vous le promets. Mesurer l'addiction est une épreuve, un choc. Cela dit, le plus pénible, c'est la suite, j'entends la tentative pour joindre un être vivant chez Orange, lui expliquer le problème et obtenir une réponse sensée ! Trois défis classés par ordre de difficulté...
Allez, je vous fais part quand même des moments "cultes" comme dirait la téloche : imaginez-vous, après dix minutes (j'ai compté) passées à écouter les 4 saisons ou je ne sais quel autre tube de l'attente téléphonique, avoir le bonheur de vous faire incendier par une rombière qui vous confirme un rendez-vous que vous n'avez pas pris (!!!) et vous annonce avec tout son mépris que vous n'avez pas besoin d'être chez vous ce jour là puisque l'intervention (identifiée par magie) ne nécessite que des travaux en extérieur. Imaginez-vous donc, ce fameux jour là, de retour à la maison, trouvant dans la boite aux lettres un avis de passage indiquant laconiquement qu'en votre absence... ben... on n'a rien pu faire ! Forcément M'dame !
La suite vire carrément à l'absurde, puisque le malheureux opérateur Orange, joint le soir même avec mon portable (élevé depuis au rang de compagnon inséparable), parlant fort mal le français a accepté après 10 minutes de négociations de m'envoyer un réparateur pour le mercredi, avant de m'annoncer fièrement que ce rendez-vous serait confirmé par un coup de fil sur ma ligne fixe (en panne...), le jeudi. Silence consterné. Cela dit, ce n'était pas grave puisque, comme l'a ajouté le bonhomme pour se montrer rassurant, je pouvais ne pas être chez moi, puisque l'intervention prévue aurait lieu en extérieur... Vous le voyez, l'entonnoir, qui s'incline doucement sur ma tête ???
Alors qu'ai-je fait ? Ai-je plongé dans du Gaillac primeur, me suis-je repoudré le nez, comme Amy Winehouse (Maison du Vin, ça s'invente pas...), mon modèle ? NO ! C'est bien assez de pratiquer la couture extrême, pas besoin d'en rajouter... J'ai donc fait ça :
Pas de faufile, peu d'épingles, et même pas de patron... (qui a dit, pas de couturière non plus ?! ouais... j'ai les noms...)
En fait, je suis partie de mon tee-shirt Petit Bateau de l'été dernier, celui que j'aurais porté tous les jours s'il n'avait pas fallu le laver un peu, de temps en temps, le jaune paille tout simple (et génial quelle que soit la circonstance... tellement génial que j'ai voulu le cloner ! Ben oui, vous auriez fait quoi, vous ?)
Il ne paye pas de mine comme ça, mais il est trop bien (pourquoi je ne vous le montre pas porté ? Parce que j'ai failli choper une pneumonie en me photographiant avec l'autre, fenêtre ouverte pour capter la lumière d'après 5 h., alors ça suffit !)
Bref, j'ai décalqué le modèle sans le tacher (grand moment de poésie hystérique, ça aussi...), puis reporté tout ça sur un bout de jersey aubergine (totalement par hasard). C'était parti pour être simple et sans bavure, ça a été un peu plus complexe...
D'abord, Amy Bar-à-Vin (oui... moi ! Ohhh... faut suivre !) n'hésite pas, elle décalque son patron à main levée, sûre de son coup... sans se demander si la ligne du milieu est bien placée, si elle n'a pas rogné les précieux centimètres qui font l'ampleur sympa du truc... Et puis elle coupe dans un coupon trop petit. Tant pis. De toutes façons, si on ne s'en sert pas, on n'en fera rien, de ce bout de chiffon (logique implacable). Bon. ET puis, il est aubergine, quand même...
Après, Amy cave-à-bibine coud. Vite. Elle découvre le jersey et son caractère particulier... A ce propos, les filles, faut qu'on parle. Pourquoi personne ne m'a dit que le jersey se préfère à cru ?! Pourquoi personne ne m'a dit que coupé trop petit, mais pas moulant, il prend un tour un peu rigide très moyen ?! Hein, pourquoi ?
Du coup, Amy sac-à-pinard, qui a surfilé ses bordures recoupe tout... mais fait un empiècement autour du col, qui inévitablement, plissouille au milieu ! Ils sont symétriques, les plis ? On dira que c'est fait exprès !!! que c'est Rock'n Roll !
Bref, à l'arrivée, c'est un peu la douche... mon haut est trop petit, rigide, c'est à dire à l'opposé du modèle de départ. Je me voyais, reine de la couture free style, un rien désinvolte... et c'est juste raté (malgré des photos floues, de profil, tee-shirt plissé et tout et tout...) ! N'est pas Amy la Pochtrone qui veut !
Comment ça, "Elle n'a rien fait d'autre pendant 10 jours..." ? Mais vous voulez que je la fasse vraiment, cette désintox ou quoi ? Oh, là là, désolée... je m'enerve vite, comme ça, mais c'est toute cette aubergine, et puis l'ambiance Rock'n Roll... Je crois que ça ne me réussit pas, les mélanges. Je vais aller tricoter, ça va me calmer.