Quand une fleur fait le printemps...
Certains astronomes disent que ce que l'on peut voir de plus émouvant, dans le ciel, c'est la mort ou la naissance d'une étoile. Toutes proportions gardées, les errements sur l'espace infini de la blogo amènent parfois de ces rencontres de hasard qu'une prompte sélection bien venue en favoris tente de figer.
Lorsque j'y repense, je me dis que j'ai eu cette chance, celle de faire partie des découvreuses du blog de Gipsonphile à peine né. Lorsque je suis tombée dessus, il y a déjà quelques mois, l'auteur s'y présentait avec cet embarras délicat qui caractérise les natures soucieuses du regard de l'autre et gênées de parler d'elles à priori, dans le vide d'une page encore peu consistante. Mais déjà, un certain décor, des photos bien prises et pleines de couleurs donnaient ce ton inimitable... Les créas se sont succédées, révélant un goût pour l'association réussie de tissus à petits motifs, les alliances de couleurs fortes et sûres.
Il y a des blogs impersonnels de niaiserie, d'autres bouffis de prétention tendance... celui-là avait déjà une personnalité,un style écrit impeccable et un rien désinvolte comme on l'était, sans prétention, dans des temps reculés. Et je me suis surprise à y venir pour prendre des nouvelles de cette jeune couturière adepte des petits objets raffinés en tissu, comme on essaie un peu clandestinement de découvrir quelqu'un, de se faire une place au contact de son univers.
Mais bon, n'ayant pas l'âme d'une voyeuse, je n'ai pas manqué de me manifester (vous me voyez dans un "remake" de Fenêtre sur Cour, franchement ?!) et un échange s'est mis en place - modeste, l'échange ! - à coup de commentaires, de petits messages... jusqu'à devenir un vrai échange, un SWAP, parait-il, dans la langue des blogs... Cela n'a pas été sans tourner autour du pot, du moins, en ce qui me concerne ! Oui... gâter du tissu pour moi, ne m'a jamais posé trop de problème, mais envisager de coudre pour quelqu'un d'autre, c'est autrement ambitieux ! Et puis cet échange arrivait à un moment où nous étions bien prises, Gipso et moi, et où nous ne voulions pas nous imposer mutuellement trop de contraintes... Bref, cela a mis près de deux mois... au terme desquels, la Poste a ajouté son légendaire piment et retardé encore l'ouverture pourtant synchronisée des paquets.
Mais depuis deux semaines déjà, je suis l'heureuse propriétaire du plus beau coussin qu'il m'ait été donné de voir et d'écrabouiller de bonheur paresseux... Le voilà :
Je ne commente pas le choix idéal des couleurs, je ne gloserai pas sur la raffinement des fleurs amovibles et interchangeables... Juste, je l'aime. D'ailleurs, il visite l'une après l'autre chaque pièce de la maison où il a déjà grandement contribué à rendre vivable une rentrée égayée d'un pharyngite et d'une sinusite sur infectée (qu'on se rassure, je n'ai raté aucune demi-journée de travail, faisant cours, au besoin, en langue des signes, devant un parterre d'adolescents pétrifiés par mon regard vitreux et ma voix de Marg Simpson bourrée). Le voilà donc dans mon bureau, sur mon lit, dehors...
Je pourrais vous en mettre des tonnes, comme ça... D'ailleurs, si je vous ennuie, allez donc voir sur le blog Procrastinades à Deux Mains : tous les détails de la conception seront là-bas (pourquoi je n'avais pas mis le lien plus tôt ? Mais pour éviter les fuites, tiens !!!)
Et l'autre partie de l'échange ? Ah, quand même ! Il y en a qui se soucient de ce que j'ai pu commettre... Il était temps (à deux doigts de me vexer, j'étais !), eh bien, le voilà :
Il s'agit d'une blouse sortie tout droit (ou presque) du Léger et Douillet de la Droguerie, le modèle Menton, réalisé dans un petit coton imprimé Lilou acheté sur la boutique ebay du blog Les Fraises, et agrémenté d'un biais noir tout simple.
Taillée en S, elle n'a de modifiées que les manches dont la bordure est sensiblement froncée afin d'éviter l'effet Star Trek prévisible lorsque le coton, un peu rigide se tient à l'horizontale ! La couture du fond est réalisée à la main, au point de chausson, comme la finition du biais noir à l'intérieur de l'emmanchure.
Le tissu, sympa, aurait mérité, sans doute, d'être assemblé avec plus de soin (pour le pli creux du devant, en particulier...), et les fronces des épaules auraient gagné à se trouver positionnées de manière vraiment symétrique, mais bon, on ne se refait pas ! Ahhh... pas un mot à Gipso, hein ?! J'vous ai à l'oeil.
Je vous invite à aller, à nouveau, sur le blog de Gipsonphile pour voir la blouse porteé par sa belle propriétaire : ma pauvre Clothilde fait ce qu'elle peut, mais il faut bien avouer que du haut de son siècle d'existence, elle est un peu défraichie !
Voilà. Il ne me reste plus qu'à attendre les futures créas de ma partenaire de Swap, et espérer, de mon côté, d'autres rencontres enrichissantes. En attendant, le devoir m'appelle : je m'en voudrais de mépriser mon coussin fav'... Je vais de ce pas passer un petit moment avec lui, et avec mon interminable bibliographie sur les Liaisons Dangereuses. Quel bizut, ce Choderlos ! S'il avait connu Gipsonphile, il se serait mis illico à la couture et m'aurait épargné le soin de parcourir tout ce que de brillants universitaires ont pondu à son sujet !
NB : un regret... le tissu que j'ai utilisé pour la blouse vient d'un blog, les Fraises (auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le lien en haut à droite), or, il est proposé à la vente, en ce moment dans deux autres coloris (gris et blanc, gris et crème) parfaitement merveilleux, le gris et crème en particulier : je peux en juger, j'en ai acheté un mètre, livré super vite, et j'ai fait "Waouhhhhh..." en ouvrant l'enveloppe ! La photo est nettement en dessous de la réalité, mais bon... voyez quand même :