L. la maudite
Quand ça veut pas, ça veut pas.
Depuis des mois, je n'arrive pas à dégager assez de temps pour coudre (c'est même en train de devenir n'importe quoi...), et moins j'en ai, plus je doute... Vais-je encore savoir décalquer un patron, réussir une patte de boutonnage, choisir un tissu... Et plus je doute, et plus je tergiverse... Et moins je couds. Un vrai cercle vicieux.
Bref, j'avais décidé de me briser le cycle infernal, mais le sort s'acharne. J'avais jeté mon dévolu sur la sublime blouse du Pochée 8 souvent choisie par La Poule, mais aussi modèle fétiche de Caro, de La Cabane d'Elilou, qui m'avait très gentiment fait parvenir le patron... Il fallait lui faire honneur.
Et puis j'avais ce petit bout de velours prune, idéal pour l'hiver (oui, parce qu'on se coud quoi de facile et de rapide pour les grands froids, hein ?! Comment ça, j'ai déjà posé la question l'année dernière... me cherchez pas, hein !?), et un mètre de liberty Mitsy...
Décidée à frapper un grand coup et consternée devant la multiplication de tuniques et de blouses cousues depuis deux ans, je me suis dit qu'une version robe, à porter avec des bottes, serait sympa. Mais, pas folle, la guêpe ! j'allais virer une partie des fronces pour éviter l'effet ballon, et choisir des manches longues pour contrer les courants d'air vicieux de l'hiver gascon. Trop maline, la fille...
Sauf que, comme à chaque fois que j'essaie de coudre, depuis quelques temps, les choses n'ont pas tourné comme prévu... Une fois la robe finie, la douche... Le velours, un peu rigide, faisait "soutane", les manches me semblaient trop larges, et une fois passée la petite merveille, on ne voyait que ma petite tête au dessus d'un sac informe. Déprime. Remise en question. Ne ferais-je pas mieux de me mettre aux cendriers en rotin ou à la peinture sur coquilles de moule ?
Et puis j'ai entrevu la solution...
Par qui est-on toujours sauvée ? Par sa maman !
La mienne est venue passer quelques jours et a trouvé ma robe tout à fait à son goût, pas trop large, pas trop froncée, agréable à porter du fait que le velours est légèrement stretch... Elle l'a donc récupérée (malgré les fronces inégalement placées le long de l'empiècement), et sauvée in extremis d'une fin pitoyable au fin fond d'un placard sombre. D'ailleurs, voyez :
Oui, ça plissouille au niveau de l'aisselle, mais je rappelle que j'avais taillé pour moi, en petit 38 (et que ma poitrine est portée disparue depuis un nombre d'années conséquent), alors que ma mère (qui a jeté sa thyroïde par dessus les moulins il y a 20 ans) fait un petit 42.
Du coup, je me sens un peu moins misérable, mais enfin, si la poisse voulait bien me lacher, ça m'arrangerait...