Voir grand
... et puis apprendre à lire.
Au début était le seigneur des anneaux. J'ai nommé, le snood. Au début, en réalité, était le désir de snood. Sur la blogo, toutes avaient fait le leur (voir les leurs), dans toutes les tailles, toutes les couleurs... La tentation était forte de me lancer, mais outre le fait que je ne pouvais mettre la main sur la laine conseillée ici ou là qu'en achetant sur internet, sans la tripoter d'abord, il me fallait dompter l'aiguille circulaire, et j'avoue que les premières tentatives furent épiques... Oh, j'avais bien essayé d'en coudre un, sympa, d'ailleurs, à mon goût, mais le snood de mes rêves était irrémédiablement tricoté ou crocheté. Ni plus, ni moins.
Bref, j'étais à deux doigts de régler la question en achetant un snood tout fait, en solde, chez Camaïeu (ben ouais... 2 €95 !) quand une voix a résonné dans mon oreille : "Ressaisis-toi, ma fille ! Relève la tête, et puis à y être aussi, le défi, et surtout, dégage d'ici avant d'acheter ce pantalon rouge à 7 € 95, que tu ne mettras que deux fois !!!" Docile, j'ai acheté le pantalon en vitesse puis obtempéré et foncé allumer mon ordi pour trouver le snood idéal à plagier.
(Oui, je m'appelle souvent "ma fille", parce qu'à défaut d'en avoir conçu une, j'en suis réduite à être ma propre fille... Et à élever, je vous jure, je ne suis pas une sinécure... A deux doigts de me coller à la DDASS, j'étais, encore hier ! Mais bon, c'est une autre histoire.)
Après un casting d'enfer, j'ai constaté que je bloquais sur un modèle précis vu chez deux ou trois bloggeuses sympas qui m'ont renseignée (et qui, du coup, ne m'en voudront pas si j'ai oublié les noms de leurs blogs... hein, les filles ?! Je ne suis pas encore tout à fait éduquée...). Le modèle était celui-ci :
sorti de ce livre là :
Les filles qui l'avaient réalisé vantaient sa facilité et donnaient plein de petits tuyaux concernant la nature et la quantité de laine nécessaire. J'ai tout bien noté, posé plein de questions, archivé les infos, puis, comme d'habitude, je n'ai tenu compte de rien. Bon, d'un autre côté, si j'étais une fille logique et rigoureuse, ce ne serait pas moi, mais bon sang que ce serait reposant - pour MOI !!!
En un mot, j'ai investi dans une laine que j'ai trouvé sublime, dans une petite boutique d'Auch, rue du Pouy : de la Fashion Super Chunky (apparemment, c'est l'appellation à la mode...) de chez Rico, en pelotes de 100 gr, 90 m. donc, à travailler en 10. J'en ai bravement acheté 6, et vogue la galère ! Vous voyez se profiler le truc infernal ?
Une fois montées les 50 mailles de chainette, mon snood partait pour faire 50 cm de côté au lieu des 38 prévues... Crocheté avec un crochet de 9 (Pourquoi ?... parce que !), il était rigide... Je me suis obstinée quelques heures, me racontant que j'allais détourner le modèle pour en faire un truc unique et génial, puis j'ai tout défait, un peu vexée... La laine me plaisait beaucoup, mais les choses, à l'évidence, tournaient mal. J'ai investi dans un crochet de 10 (oui, forcément !!!) puis j'ai monté 42 mailles... alors qu'il aurait fallu s'arrêter à 38. Passons.
Une fois l'oeuvre (ahem !) achevée, elle était, comment dire... particulière ? Jugez plutôt :
Bon, positivons. Mon snood peut avantageusement se convertir en poncho
en couverture de survie
en truc (!)
Oh, joie. Me voilà donc l'heureuse propriétaire d'un gigantesque machin avec lequel les rues étroites me sont interdites, qui m'imposera de me faire poser des rétroviseurs, mais m'accordera le privilège de pouvoir migrer en antarctique dès que l'envie me prendra d'aller faire suer les manchots.
Oui, parce que de l'autre côté de cette fenêtre, il fait 25 °C... Autant dire que Monsieur le snood géant va gentiment attendre l'année prochaine pour faire ami-ami avec le caban, le manteau... A moins que je n'envisage de m'en faire une robe façon Pierrafeu, portée sur du nu intégral ! Humpf... me fait l'effet de devoir gratter, cette histoire là. Allez, vade retro snoodas ! Au porte manteau.
Cela dit, le bon côté de l'aventure, c'est que je me suis un peu calmée, et lancée dans un autre snood qui m'a valu de dompter l'aguille circulaire (ehhhhhhh ouais...), et pour lequel j'ai respecté le numéro d'aiguille, la marque de la laine, le nombre de mailles et le point recommandé. Je vous montre ça dès que j'ai fini, si je me remets d'une expérience aussi traumatisante...