L'Hiver Indien
"On ira
Où tu voudras quand tu voudras...
Et l'on s"aimera encor'
Lorsque l'amour sera mort..."
Ahhh, Joe Dassin. Son strabisme convergeant, sa voix enrouée, sa coupe afro qui ne disait pas son nom... C'est une bonne partie de mon enfance, sur fond de tapisserie à écussons, de porte-glaçons en forme de pomme orange... Ma mère adorait Joe Dassin ! Mais bon. Il n'est pas temps de s'épancher ! Qui peut me dire ce que c'est qu'on appelle l'été indien ? La mode qui consiste à aller à la plage en tee-shirt frangé ? Non. On a certes vu cette ignominie au début des année 80 (j'ai eu, moi-même qui vous parle, un abominable tee-shirt rose au fond découpé en lanières fines, que j'arborais avec un bonheur entier sur les quais du Cap d'Agde...), mais ce n'est pas de ça qu'il s'agit.
Météorologiquement parlant, ce serait un phénomène propre à l'Amérique du Nord dont je vous épargne le détail. Chez nous, par extension, ce serait un été qui dure au delà de la mesure, le genre de truc qui vous met en joie les professionnels du tourisme, dope les ventes de desserts glacés et vous promet une rentrée des classes particulièrement pénible.
Et l'hiver indien, alors ? Eh ben c'est juste l'inverse, mon général !
C'est un hiver qui traine, qui s'éternise, qui vous fait les Compagnons de la Chanson n'en finissant pas de partir pour mieux revenir au détour d'une dépression ou d'un anticyclone qui se fait la malle...
Du coup, il m'a semblé fondamental de ne pas baisser la garde trop vite. Et j'ai fait ça :
Comment ça, je suis encore en train de vous fourguer un snood ?!
Humpf... ça se voit tant que ça ?
Bon, mais ce coup-ci, j'ai une excuse. J'avais peu abusé du temps de Janine, cet hiver, et je comptais lui faire tricoter quelque-chose. Pour changer un peu (oui, je suis une fille adorable qui ne veut pas lasser sa mère), je m'étais dit que des torsades l'amuseraient. Janine a longtemps adoré les torsades. Sauf que là, le motif l'a rapidement gonflée, et elle me l'a clairement dit.
Bref, j'ai remballé ma laine Phildar Taïga (d'un coloris que je trouve juste sublime, entre le vert, le jaune anis, avec des pointes de vert fondé presque bleu et des touches de rouille, de blanc...) et mon modèle issu du catalogue Phildar n° 77, le modèle 12... Pas vexée, oh non, il m'en faut plus que ça (je rappelle que je suis prof, dans le civil... ça vous forge un caractère et un ego tout-terrain) mais un peu ennuyée de devoir me le tricoter seule. Et forcément, ça a pris du temps, d'autant que j'ai fait quelques modifs (attention, excuses minbales).
D'abord, j'ai eu de quoi le rallonger avec les 4 pelotes règlementaires (si, cet argument là, ça compte pour expliquer mon rythme minable) :
(la couleur, c'est à peu près celle-là... mais elle est plus belle en vrai !)
Au lieu de trois losanges (en hauteur), j'ai pu en faire 4. Bon, initialement, ils devaient tous être "remplis" de point de riz... mais ce détail m'a échappé au démarrage, concentrée que j'étais sur l'ensembles des manips à faire sur chaque rang. Lorsque j'ai pris conscience de mon erreur, l'idée de défaire m'a illico semblé plus terrifiante que celle de me faire SEPPUKU... J'ai donc choisi d'alterner, l'air de rien, des losanges vides et des losanges pleins... Trop maline, la fille !
J'ai aussi viré les broderies en couleurs variées prévues que le modèle du catalogue et prévues pour relier les pointes des losanges et la bande verticale d'à côté. Ce n'est pas clair ? Vous avez raison, et c'est la preuve que c'était une mauvaise idée !
ça, c'est la version à plat, avant la couture finale. On y voit mieux le travail, les défauts...
Sinon, porté, c'est un peu long (oui, j'aurais dû m'en tenir à ce qui était prévu...), mais ce sera parfait pour le grand froid qui va donc me faire le plaisir de durer un peu, mais pas trop, vu que j'ai aussi de la cousette d'été à vous montrer très vite !
oui... parce qu'avec un tee-shirt, c'est un peu ridicule...
Bon, et puis avec une petite veste aussi. D'ailleurs, la photo est mauvaise. C'est un signe !