Chanter "J'veux du cuiiiiiiir..."
Aux prises avec une création qui demande du soin et de la persévérance (enfin, à mon niveau), je me défoule, lorsque la Mac me démange et qu'il est déraisonnable de toucher à des choses un peu délicates, en troussant à la hussarde des petites créas qui n'exigent pas que l'on entre avec elles en religion. Ahem... on va dire qu'il y en a...
Bref, j'ai enfin trouvé le temps de boucler ma petite pochette cuir et Liberty (un liberty que vous reverrez trèèèèèèèès bientôt sur une cousette de plus grande ampleur, donc... teasing de la mort...) et je n'en suis pas si mécontente que ça, ce qui se fête.
La voilà, la coquine :
Elle est réalisée dans un cuir souple et doux trouvé chez Toto... Bon, au même prix (20 €), place du Cap', j'aurais eu une jolie peau, et pas ce machin un peu mou, d'aspect froissé et très mal travaillé côté pile. Oui, par endroits, la finition est celle d'un cuir presque lisse, ailleurs, ça ressemble à du daim ! Seulement le monsieur de la place du Capitole ne tient son stand que le jour du marché, soit le mercredi... Et moi, le mercredi, j'ai 6° et 5° !
J'ai donc bravement travaillé ma peau côté face, ce qui n'est pas sans conséquences, comme on va le voir...
L'intérieur est réalisé en Liberty, un liberty pas cher, non signé, disponible encore ici. Je l'avais depuis longtemps, je ne pensais pas qu'il se trouverait dans une pochette, en fait, je pensais retrouver pour cet usage un morceau de coton rétro, celui de ma ceinture Obi, mais je crois bien l'avoir utilisé jusqu'à plus soif !!! Il ne m'en reste pas un confetti. Après avoir cherché, tourné, viré... Je me suis rendue à l'évidence : mon cuir couleur mastic voulait se marier avec cet imprimé cachemire gris foncé et avec rien d'autre.
Une fois tout ça rassemblé, j'ai foncé chez la Poule (que je vénère donc toujours avec conviction) et relu le tuto de la "pochouette" !
Et j'ai foncé tête baissée avec l'objectif de ne pas gaspiller la moindre particule de cuir. Ben oui, quand même... Du coup, j'ai fabriqué un patron (un rectangle de papier !) de 29 sur 39, et j'ai cherché à le placer de la manière adéquate. En fait, j'étais étonnée d'arriver à un si grand rectangle... Dans mes calculs préalables, j'arrivais à un maximum plus modeste... mais je n'ai compris pourquoi qu'après avoir coupé (sinon, c'est pas drole...) : dans mon enthousiasme, j'ai juste oublié de placer mon patron à côté de ça :
J'ignore si cette côte indique la taille de la peau, sa qualité, l'âge du fermier ou le numéro de portable de la vache, mais elle figure sur toutes les peaux que j'ai pu voir. J'avais soigneusement noté dans un coin de mon esprit que ce serait chiant contraignant de devoir tailler à côté parce que ça me faisait perdre pas mal de surface, en fait... mais bon ! J'y étais résolue... jusqu'à ce qu'au moment de tailler, je place mon papier en plein dessus avec la délicieuse impression d'avoir une place d'enfer... de quoi tailler une valise et un tipi d'indien. Vous imaginez ma tête lorsque j'ai retiré mon patron et vu la marque, bien visible en haut d'une pièce
La boulette... à ce stade, j'avais deux solutions : faire avec en donnant à la pochette un air un peu "industriel" ou planquer ça derrière un truc. Il y avait bien une troisième option (me bourrer la gueule au calva) mais elle me paraissait peu pertinente à moyen et long terme, j'ai alors réalisé que j'avais en stock des étiquette de chez Trois Fois Rien, la Petite Fabrique, offertes en cadeau par la créatrice du site, lors d'un achat. J'ai entamé des fouilles archéologiques dans mon placard à choses et, un miracle s'étant produit, j'ai remis la main dessus tout de suite.
Après avoir tergiversé, j'ai fini par coudre sur mon futur sac un énigmatique numéro 58, assorti d'une couronne, symbole royaliste assez tendance en ce moment si j'en crois les images vues dans les médias... Sait-on jamais... si les hordes d'abrutis fanatiques qui ont défilé ces jours-ci en beuglant des propos antisémites, et royalistes - en un mot progressistes - prennent le pouvoir, je serai peut-être sauvée d'un auto da fé par ma pochette ! On n'est jamais trop prudente.
Un regret : j'ai cousu mon étiquette avant de faire la surpiqure de la fermeture, et c'est moche ! J'aurais dû la faire avant, voir ne pas faire de surpiqure... J'ai pensé la faire avec le pied à fermeture, pour être bien au bord, et ça a patiné ferme :
Le mal était fait, j'ai eu peur de ce que je trouverais en défaisant, mais j'ai remis le pied normal (en métal) pour l'autre côté. En inclinant l'aiguille, c'était tout bon. GrrrrrrRRR...
Après, il faudra que les douées m'expliquent comment on fait des "bouts de fermeture" montrables. Chez moi, c'est vraiment à la "vas-y-que-j'te-pousse".
C'est moche, hein...
Mais peu importe ! ma pochette est un peu grande, un peu molle, mais je l'aime ! On peut y rentrer facile un petit ordi, une tablette (je n'ai rien de tout ça, mais mon portable me fait des blagues de moins en moins droles, avis à lui... il se reconnaîtra, le bougre), un cahier... et avec la dragonne que j'ai voulu ajouter, elle a une touche qui me plait, justement parce qu'elle ne ressemble à rien. hé hé hé !!!
Pour la route, un peu de frime...