Cacher son jeu...
... comme une pensionnaire juste sortie du couvent,
mais qui aurait l'Afrique, cachée à l'intérieur !
Comme je l'avais laissé entendre lors du dernier message, j'ai planché, cette semaine, sur un dossier "Manteau", tout en restant habitée par l'envie de coudre du wax. Je n'en sors pas : je crois que l'imprimé africain (formule désolante de globalité) fait désormais partie de mon petit répertoire de basiques. La mode peut changer, aller se faire voir, je crois bien que tout ceci est sans appel !
Bref, j'avais depuis longtemps l'envie de coudre une Aigue-Marine issue du livre Grains de Couture, Hommes et Femmes. Ce n'est pas le modèle qui m'avait sauté aux yeux en premier mais l'idée avait fait son chemin en souterrain et j'en étais arrivée au stade où coudre ce modèle relevait de l'évidence : nous avons toutes besoin d'une veste (oui, chez moi, c'est une veste ! Rapport à la longueur.) trapèze, classique et confortable, et nous avons grand besoin de marier le classique et l'afrique. D'ailleurs, ça rime.
En stock, j'avais un lainage bleu nuit à 10 € les 3 mètres, obtenu grâce à la tonte de quelques jeunes viscoses ou de petits polyesters, je suppose... Il faudrait quand même en finir avec l'usage générique du mot "laine" qui finit par désigner n'importe quel tissu épais d'apparence fibreuse. Passons... Vu le prix, j'ai tort de me plaindre (et j'aurais été naïve de croire à de la pure laine !), mais bon.
Le projet a pris corps lorsque j'ai eu l'illumination : j'allais faire la doublure en wax, avec le beau coupon acheté fin décembre, l'an passé, place Saint-Pierre. Celui-ci, moulte fois déplié, touché, humé, avait changé de destination mille fois...La doublure est une fin peu glorieuse mais le résultat est beau, sans compter qu'il fallait en finir avec les hésitations et les angoisses. Pressenti pour une chemise, ce beau wax serait resté intact, ma peur de foirer les raccords, pardon - ma lucidité concernant mon sens des raccords - étant légendaire.
Concernant le modèle, j'ai opté pour la plupart des options : devant droit et gauche en deux parties, poches (sans rabat : j'ai eu pitié de ma Mac, pourtant stoïque devant les épaisseurs), dos en trois pièces avec martingale, manches en deux parties mais sans la patte décorative, col claudine parce que j'en raffole.
Moralités :
- Ivanne est formidable. Son modèle est très bien fichu, un rien ambitieux dans la découpe, et clairement guidé. J'en ai profité pour lire (enfin !) l'intro du bouquin, et le passage sur la couture au masculin (qui n'a donc rien à voir avec le sujet) m'a beaucoup plu. Bref : Ivanne, présidente !
- Un manteau, c'est long à coudre, surtout quand on réalise en cours de route qu'on a oublié de couper la parementure pour la doublure et que l'on a, du coup, gaspillé du wax ! Prise de conscience... sortie du couvent, quoi !
Au final, je suis contente du résultat, même s'il est loin d'être régulier. Je porterai cette veste, j'en suis sûre (et même si je viens de m'offrir une gabardine superbe et déraisonnable... Passons...) parce qu'elle est originale et passe-partout à la fois et ultra chaude, ce qui devrait avoir un effet apaisant sur le hérisson qui a élu domicile dans ma gorge, rejoint ce matin par un pic vert qui s'acharne sous mon front côté droit. Je m'en vais donc de ce pas sacrifier au Dieu Paracétamol et célébrer le rituel du Grog.
Bise à toutes, au risque de vous contaminer.