Tout laisser tomber
Oui. Je me suis rendue à l'évidence. J'ai lâché l'affaire,comme disent ceux qui croient être jeunes.
Soupir.
Lorsque ce patron est sorti, je ne l'ai pas remarqué. J'ai passé mon chemin, la tête ailleurs. Peut-être même l'ai-je trouvé trop court, trop vague, trop simple. C'est bien possible.
Puis, lorsque les réalisations ont commencé à fleurir partout, et que l'idée a germé dans mon esprit, je me suis dit que je n'avais pas besoin d'un patron pour coudre une blouse à basque froncée. Pardi !
L'idée faisant son chemin, j'ai adapté des modèles que j'avais, collant un volant à ma 14 chérie, ici, ou voulant une version robe quand même inspirée de, là. Sentant bien les limites de mon système, je me suis tournée vers des patrons que j'ai préférés à l'autre. Je pense notamment à L'Indispensable réalisé ici, et dont je précise tout de suite que je l'aime d'amour, qu'il n'est pas qu'un second choix, et que je referai ce modèle que je trouve élégant, raffiné, modulable et tout et tout (même si ma version est impossible à mettre au vu de la transparence du tissu.)
Et puis j'ai craqué. Je ne saurais dire quelle version a eu ma peau, quel image vue sur la toile m'a achevée, il y en a tant... Mais je l'ai fait. J'ai acheté le patron de la
Marthe
Et fort étrangement, je l'ai assemblé dans les huit jours et cousu juste après !
Que dire, si ce n'est que me voilà en conformité (trois ans après !!!). Si, quand même : je dois dire que Marthe se coud vite, que le modèle est vraiment original mais sans trop (manches raglan, dos sensiblement plus long...), il est -je le sens- addictif : tout coupon de tissu semble appelé à se convertir en Marthe, dès qu'on se laisse un peu aller.
Cela dit, la coupe me va, sans plus : les hauts très larges ne sont pas ceux qui me flattent le plus, de sorte que je vais résister à la tentation de la couture à la chaîne.
Des images ? Allez.
(pour imiter la photo de la marque...)
J'ai cousu ma Marthe en 36, mais le 34 aurait peut-être suffi (comment se rendre compte dans un truc aussi vague ?), et j'ai opté pour un tissu "brouillon" acheté il y a bien longtemps sur un blog de vente. Il n'est plus disponible depuis longtemps, et c'est peut-être tant mieux car c'est pile poil un tissu à migraine. Lorsque je l'ai acheté, je n'avais vu qu'un micro morceau de la chose. Je ne savais donc pas que le motif n'est doté d'aucune symétrie, sauf si on l'utilise dans le sens de la largeur, ce qui constitue un attentat couturier de première catégorie. Oui, je sais, il est cocasse de me voir déguisée en puriste du droit fil, moi qui ne respecte aucune règle... Mais bon. Comme on peut être un rationaliste qui évite les chats noirs et redoute de casser un miroir, je suis une bûcheronne en couture qui respecte le droit fil. Quand elle le trouve.
Visez un peu l'engin :
Même les deux motifs très ornés de droite ne sont pas parfaitement symétriques... A gauche, on trouve un à plat plus dépouillé, puis une bande ajourée très belle (que je n'ai pas pu utiliser !!!), puis du simple à nouveau.
N'importe quoi. J'ai donc rusé en taillant le volant en vertical, pour avoir le motif tout le tour. Pour le haut et le dos, j'ai coupé de manière règlementaire, avec du motif sur les côtés. Le manches sont prises dans la partie la moins ornée. Au final, ça irait à peu près. J'ajouterai que le tissu laisse joliment passer la lumière, et qu'il aurait un petit côté Marie-Antoinette négligée. De quoi perdre la tête !
Je suis donc l'heureuse propriétaire d'une Marthe que je risque bien de porter !
Pour la suite, j'ai des envies de broderie anglaise, mais avec des motifs plus réguliers... Il faut aussi que j'achève (au fusil, si nécessaire !) un boulet tricot qui m'a bloquée tout l'hiver entre "j'y travaille" et "je ne peux plus le voir en peinture je ne tricoterai plus jamais".
Allez, encore une photo pour la route !