Avoir la blouse du confinement
Comme une impression d'être saoule.
Comme quand on a conduit en fin de journée, fin juin, face au soleil, et qu'on arrive décalquée.
Comme une sensation d'erreur.
Je sors de cours et j'ai calé avec mes classes un improbable programme supposé nous permettre de nous retrouver dans un mois sans avoir perdu trop de temps, sans avoir décroché, et sans nous être vus ! Il a fallu trouver, entre 20 heures 30, hier et ce matin huit heures les supports, les travaux permettant ce travail d'équilibriste, en cohérence avec ce que nous faisions en classe et en dosant la charge de travail.
Aujoud'hui, les élèves étaient trop familiers du fait de la date qui leur donnait envie de me coller des trucs dans le dos, trop agités (les 6°), presque affectueux et sentimentaux (les 3°). Les adultes, stupéfaits, en oubliaient de se plaindre et y allaient de leur blague résignée, absurde parfois.
Demain, il fera jour.
Hier, juste avant l'annonce, j'avais fini ma blouse Rozan, issue du dernier Fibre Mood. Cette blouse, je l'avais repérée dès l'achat du journal et j'ai reluqué toutes lesversions accessibles sur Insta. Il m'a fallu du temps pour la coudre, à cause d'un boulet tricot qui m'occupe chaque seconde de libre (pour avancer à la vitesse d'un âne qui recule. Formule de ma grand-mère).
La viscose choisie (ou du polyester... sais plus) sort du stock, d'un achat inconsidéré comme je tente de ne plus en faire. La matière, modeste, est jolie du fait d'un motif lumineux, mais assez casse pieds à travailler. On ne m'y reprendra pas. J'espère.
Rozan est finie. Elle est mignonne mais l'encolure plisse un peu ce qui ne manque pas de m'agacer. J'avais voulu éviter le coton en raison du risque d'effet parachute ouvert, et je regrette presque. On verra si je bisse ou pas...
Ah oui, et dernière concession à la flemme et au manque de temps conjugués, j'ai posé des pressions et économisé des boutonnières et des boutons. Au final, le résultat acidulé me plait.
Bon ben... espérons que ce nouveau confinement ne va pas totalement saper la créativité !
Et parce que le confinement, c'est la classe, une dernière photo avec les chaussons qui vont bien.
Courage à toutes, hauts les coeurs !
Y arrivarem !*
(comme on dit chez moi)
*on va y arriver !