Lady Glagla
A l'heure où d'autres préparent la garde robe estivale, voir, la ressortent résolument du placard, je me dope au sirop d'argousier de Weleda pour essayer de vaincre une rhino sur-infectée (oui, Madame, SU-RIN-FEC-TEE, il a dit, le docteur !) qui a eu le mauvais goût de résister aux antibios et de me mettre minable. Et je crochète des châles...
Rien à faire. Le matin (c'est à dire jusqu'à 14 h.), et dès que je me trouve à l'ombre, j'ai froid. Mon cou se frippe comme celui d'une pintade, mes cervicales menacent de se mettre en grève... et c'est l'horreur ! J'ai donc profité d'une journée d'immersion à l'université, avec mes joyeux lurons de 1ère L pour boucler un petit ouvrage sanitaire dans le bus. Ben oui, une heure 30 de trajet à l'aller, autant au retour, ça vous fait pile un gentil petit châle en laine crocheté en 9 !
Lui, tiens !
Vous le reconnaissez ? C'est normal ! J'ai pris l'idée chez Mademoiselle Soleil. Il s'agit de monter en grosse laine, avec un crochet de 9 le motif de départ du chêche à la sauce Bidules Chouettes répété jusqu'à épuisement de la laine. Or, justement, il me restait deux pelotes de 100 gr chacune de ma Katia grise, celle de mon trendy shawl... et comme je suis une ménagère responsable qui déteste gaspiller, je me suis fait un devoir de me crocheter un ennième doudou pour grande.
Quelle chance, hein, de ne pas être malade en voiture ?! J'avoue, ce miracle a été possible parce que je me suis postée tout devant, près du chauffeur - à la place du mort, quoi ! - et que j'ai donc pu lever les yeux souvent. Cela dit, à l'époque où nous habitions en Charente et où nous faisions régulièrement le trajet jusqu'au bercail parental, j'arrivais à lire un roman policier sur le trajet aller et un autre au retour... J'avais lu de cette manière, entre autres, La Femelle de l'Espèce de Japp (je crois), Dirty Week-end d'Helen Zahavi, et tous les Marc Behm qui sont de purs bijoux délirants. Envoyez-vous, à l'occasion La Vierge de Glace qui raconte comment des vampires un rien obsédés sexuels et mal assortis se lancent dans l'immobilier, ou Et ne cherche pas à savoir qui raconte les mésaventures de Lucie, employée du Diable, chargée de réceptionner les âmes de ceux qui sont au terme de leur pacte avec Satan, portée sur la boisson et philosophe... C'est juste génial et addictif.
Et sinon, pour le châle, vous savez quoi ? Je l'aime trop ! Il ne vaut pas un bon bouquin, certes, mais il va avec tout (je suis bien capable de l'emmener à la plage, ce truc...) et il est très très réconfortant. Si avec ça, je ne pète pas la fome pour les vacances, c'est à désespérer.