Le mieux est l’ennemi du bien ? Ah bon… Première nouvelle !
Vous le reconnaissez ? Cherchez bien… Allez !
(il ne vous dit rien de petit machin noué, dans le dos ? Vous donnez votre langue à Brandon Miaou ? D’accord.)
Au départ était le gilet. Le J du livre 200, le fameux grand gilet mou noué dans le dos, dont les deux pans s’écartent, devant, en un large col souple… C’est sur Japan Couture addict que je l’avais repéré. Au départ, sa forme ne m’avait pas attirée ; je n’en avais pas saisi la grâce et le potentiel. Oui, je suis d’une clairvoyance de taupe presbyte, parfois…
Mais après en avoir vu des blancs gansés de rose, des gris, des noirs, il m’a semblé qu’il fallait se pencher sur la question. La chose prit encore quelques semaines pour mûrir, puis jaillit l’idée : mon gilet J à moi serait d’inspiration marine, rayé comme une marinière, mais un peu épais ! (Tiens, des rayures ! Comme c’est étrange…)
En fait, j’avais dans mon viseur le rayé molletonné de chez « Vêtements marins broderie. Com », une pure merveille classique du point de vue des couleurs, mais plus épais qu’un coton basique de marinière (que la marque propose aussi dans une qualité exceptionnelle) et doux à tomber.
Mon J serait rayé et un peu plus épais que la moyenne, plus chaud aussi, idéal donc si la météo bretonne décidait de nous jouer sa propre caricature, fin août… Aussitôt dit, aussitôt fait ! Un mois et demi plus tard plus tard (je rappelle qu’à l’échelle planétaire, c’est rien du tout !), je me lançais.
Aucune difficulté pour ce modèle, plutôt facile à comprendre et à monter.
Mais premier « Hic » : comment tracer (ou plutôt avec quoi tracer) sur du molleton-peluche ? Me voilà à nouveau en train de dessiner en bleu sur l’endroit… Grrrrr…
Deuxième « Hic » : une fois le gilet monté (super vite ! Sans blague ! N’hésitez pas à vous lancer, les filles !!!), le rabat des pans qui constituent le devant – qui fait tout son charme – est en molleton apparent. Et c’est moche ! Tellement que je n’ai pris aucune photo… N’importe qui aurait anticipé sur ce problème dès l’instant du choix du tissu… Pas moi !
Me voilà donc devant un problème majeur que je tente de régler en essayant de me convaincre de l’originalité de ma création, de la relativité des goûts et des opinions artistiques, du charme incontestable de la moumoute… En pure perte. C’est MOCHE (comme vient aimablement me le confirmer ma mère qui n’en loupe pas une toujours de bon conseil). Il faut doubler. Et je n’ai jamais rien doublé de ma vie !!!
Je décide donc de doubler seulement les deux pans qui constituent le devant du gilet (ce sont eux les coupables, c’est vrai, quoi !). Je retaille deux pièces identiques à celles déjà montées, je les associe à une petite parementure pour le dos (de 8 cm à peu près) puis je les superpose –endroit contre endroit- à celles déjà assemblées et qui constituent le devant de l’habit. Je pique avant de retourner, me fends d’une petite piqure sur l’endroit à 1 cm du bord, du plus charmant effet. Mais un doute affreux m’étreint : ce gilet va être plus lourd sur le devant… ça va pendouiller, tirer… Mon père, qui vient aux nouvelles (c’est foule dans notre chambre ! je vais installer un guichet et faire payer l’entrée si ça continue !) me propose de farcir les pans de la ceinture avec du plomb de pêche (je sens que c’est autre chose que je vais lester de plomb et jeter au Tarn…). Sympa.
Il est 20 h. Je vais manger, puis reviens au turbin… et retaille un dos que j’assemble comme je peux à la parementure du dos qui occupe déjà le haut. Le bon côté de la chose, c’est que je peux assembler aussi les pièces de ma doublure endroit contre endroit par l’intérieur : les finitions n’en seront que plus soignées. Aucune couture, à l’exception de celle des manches, ne sera visible ! Et c’est heureux car j’ai été en panne de fil pour la surjeteuse en cours de route ! Il faudra d’ailleurs que je recharge pour finir les emmanchures qui voient se rejoindre l’extérieur et l’intérieur (non, j’ai pas doublé les manches ! Y a des limites !!!). Cela reste à faire…
Bref ! J’enroule vers l’intérieur le fond jusqu’à faire un ourlet qui se referme sur la doublure, ourle le fond des manches… Entre temps – je ne sais plus trop quand – j’ai monté les poches, que je ne voulais pas mettre, au départ, pour ne pas m’embêter… Il est 23 h. 45. Nous partons pour la Bretagne le lendemain matin.
Et depuis que nous sommes arrivés, c’est le pied ! Oubliés les aléas, je profite de la plus belle veste qui soit (oui, la modestie sera pour la rentrée !). Bon, ce n’est plus du tout un gilet mou, mais j’ai une veste de demi-saison qui, dans notre bon sud-ouest, m’accompagnera en douceur jusqu’en novembre… et j’ai doublé mon premier habit !!!
Alors attention : séance d’auto-satisfaction en images :
Ca ira, Mag, les photos ? Elles sont portées, là ?