Mère Noël, suite et fin...
Ma belle-soeur est toute en rondeurs voluptueuses ! Essayez donc de faire rêver son compagnon polynésien devant ces beautés anorexiques qui prennent la pose sur papier glacé et il vous regardera avec un air ahuri et sombre, l'air de se demander pourquoi vous êtes aussi méchante avec lui, et sans raison, en plus...
Et pourtant, ce n'est pas facile tous les jours de faire un 44, de renoncer aux tenues que portent les autres (parfois très mal d'ailleurs, mais bon...), d'affronter certains regards, de galérer en boutique... Et je ne parle pas des régimes miraculeux, chers parfois, qui permettent de perdre triomphalement, 1 ou 2 kg...
Tout ça, ma petite belle-soeur semble l'avoir dépassé, avec une bonne humeur et un charme qui ne sont qu'à elle. Bref, pour Noël, j'ai eu envie d'être gentille. Juste gentille.
(je sens la frustration monter chez la lectrice moyenne... "quoi, elle va pas se moquer ? Même pas un petit jeu de mots cruel ? beuhhh...")
Non... ce devait être mon jour de bonté. Un ange avait dû coudre mon mauvais esprit dans un sac en toile, je me rêvais, compromis savant entre Coco Chanel et mère Thérésa, sans doute. Et je peux aujourd'hui l'affirmer, les filles, cet hybride là n'est pas viable !
Bref, j'avais décidé de refaire la tunique à col polo des Intemporels pour femme enceinte. J'avais retaillé mon patron en 44 et sorti du placard à malices un joli coupon de lin blanc rayé ton sur ton (dans le tissage, quoi).
Rien à dire sur le modèle, impeccable. Mais à côté de mon essai réussi de la dernière fois, cette version pourtant conforme au modèle fait grise mine :
Le lin uni mais rayé vous prend un côté baba cool pas du tout prévu au programme, et franchement mal assorti au modèle. Au lieu d'un tunique immaculée et dépouillée, j'ai l'impression d'avoir pondu un machin indien cousu dans les Andes par un chinois prépubère et parfumé au patchouli... Vous voyez le topo ?
Bon, je l'ai eue, ma crise "Inde éternelle-tandoori-bâtons d'encens", mais c'est fini !!! Voilà bien 16 ans que je ne suis plus étudiante... Oh, my god ! Ca sent le sapin...
Dieu merci, ma belle-soeur est ouverte et sentimentale : elle a aimé sa tunique, elle a adoré l'idée que j'y avais passé du temps et qu'elle était unique (tu parles, Charles !!!), elle a halluciné (parlons "jeune") en découvrant que c'était pile sa taille (je l'avais cuisinée il y a deux mois, avec ma discrétion habituelle...). Bref, elle était heureuse et a posé volontiers... dans la chambre de notre belle-mère commune (cherchez pas à comprendre, on vous dit, c'est complexe), c'est à dire sans la lumière indispensable pour faire des photos correctes. Désolée.
Bon, j'aurais pu ajouter un centimètre sur le devant et en enlever un au niveau des coutures des épaules, le résultat eut été meilleur. Cela dit, je n'ai pu faire aucun essayage ! Faire du sur-mesure était impossible.
Le résultat est donc en demi-teinte...
Décidément, cela ne me réussit pas d'être gentille. Je me demande si je ne vais pas arrêter.