Piquer sa Crisa

Il est rare que je sois rapide, en couture ! En général, un achat de patron, de tissu, est un essai que je transforme des semaines, des mois, voir des années plus tard (ça s'est vu !). Et puis parfois, il y a des évidences. 

Petit récit en étapes...

Lundi 21 juin : un email m'informe que je peux consulter en ligne le dernier numéro de La Maison Victor, mon abonnement coutant jusqu'en août. Je suis distraitement quelques liens et je tombe sur la robe Crisa. Choc. Déflagration. Il me la faut. Je cours jusqu'à la boite aux lettres dans l'espoir d'un miracle, mais non. Le précieux numéro n'est pas arrivé.

Mardi 22 : Le numéro de LMV est dans la boite !!! Le soir même, je décalque la chose. J'ai de côté un adorable lin acheté aux tissus occitans, à Auch lors d'un déstockage qui m'avait fait croire à une fermeture imminente sans repreneurs. Rien detout celà, mais dans mon soulagement, j'avais acheté 2 mètres d'un petit lin français parfait pour Crisa.

Mercredi 23 : Désespoir. Mon coupon de deux mètres ne suffit pas...

Jeudi 24 : Je retourne à la boutique pour découvrir que le rouleau de tissu est épuisé. Je tombe à genoux entre deux rayons, poings serrés, hurlant, le visage baigné de larmes et tourné vers le ciel "Pourquoââââââââââ ???!!!". Bref, je fouille, je bredouille et me rabats sur le tissu coordonné, rayé et non à carreaux, mais de la même couleur, même provenance. L'effet peut même être un plus. Je choisis de réserver le tissu rayé au volant du fond et au col. Le reste sera taillé dans le tissu à carreaux acheté au départ.

Vendredi 25 : Je taille

Samedi 26 : je commence mon montage et décide de renforcer le bord du décolleté, taillé dans le biais, qui ne fait l'objet que d'un revers... Il me semble évident que la chose va bailler, se déformer... Qu'à cela ne tienne : je rajoute un micro-revers qui sera piqué mais dont la couture sera invisible car placée sur la rabat, à l'intérieur et je prends soin de thermocoller ce revers. A y être, je renforce aussi la marge de couture des épaules car je redoute que le tissu, très beau mais fin, ne s'effiloche.

Dimanche 27 : Je finis mon montage en modifiant d'insignifiants petits détails. Je choisis par exemple de surjeter les coutures une fois faites en prenant les deux épaisseurs dans l'espoir de renforcer la solidité des coutures.

Et j'essaie ma robe. Damned. Elle est grande. Je fais un 36 (pas un petit 36... un vrai, rempli) et le 34 aurait LARGEMENT suffi ! Je démonte mes 72 cmd'élastique que je réduis à 65. Là, certes, ça reste un peu grand - le haut surtout- mais la robe me va avec une ceintutre.

La voici :

J'ai donc ma Crisa. Elle est mignonne et ultra-confortable. Mais...

Au final, je regrette de n'avoir pas taillé en 34. La chose eut été plus à ma taille. 

Et bémol : le décolleté baille et une pression, cousue sur un revers qui n'est que rabattu, risque de se voir au moindre mouvement. Il faut donc que je trouve un truc.

Ajout tardif : cette robe est en vente sur Vinted. Cherchez par nom de vendeuse : laudette.

Voilà, voilà... les aventures continuent. La combi Juliette ne rentre pas dans deux mètres de tissu. C'est maintenant certain. J'ai donc acheté (soupir) une jolie viscose chez Les marchandes, à Toulouse, pour la réaliser... et deux autres coiupons dont un qui me rend dingue et qui risque de repousser encore le moment d'attaquer Juliette !