Out of Africa
Si au lieu d'un défi 13 nous avions eu, ce mois-ci, un défi 23, voilà ce que j'aurais pu présenter pour m'insérer dans la mosaïque :
Vous la reconnaissez ? C'est la version .2 de ma jupe presque patronmaison copiée sur celle de Lou&Jo. Ce coup-ci, la fermeture éclair est presque montée proprement. Il n'y a pas de décalage entre le devant et le dos, le fil est de la bonne couleur... J'ai tout taillé dans le droit fil... Pour un peu, on aurait quitté l'Afrique pour le pays de Oui Oui... C'est oublier un peu vite qui est à la manoeuvre !
Primo, j'ai négligé de tailler l'empècement du haut dans une taille en dessous (par rapport à celle de la dernière fois... faut tout vous dire !). J'ai considéré que la jupe gris-bleu était un peu grande parce que j'avais taillé par inadvertance (c'te honte !) les quatre morceaux du haut dans la largeur... et que tout cela avait dû s'étirer juste assez pour me contrarier. Faux. Ma nouvelle jupe est trop grande. Elle aussi.
Ensuite, le wax est farceur. Alors que le coupon est vraiment très beau en qualité, j'ai aperçu à la fin du montage un petit trou, oh, à un endroit discret juste sur le devant !!! Mais j'ai fait mieux... Derrière, j'ai trouvé moyen de tailler la partie froncée à l'emplacement de l'étiquette. J'ai donc un rectangle plus clair sur la fesse droite. Charmant.
On ne voit que ça...
Voilà qui m'apprendra : ce tissu vient d'un site de vente Hollandais... A priori, me direz-vous, rien que de très anodin. A part qu'il suffit d'avoir lu Candide de Voltaire, au lycée, pour se rappeler quelle sorte d'intérêt les hollandais ont porté à l'Afrique et à ses ressources humaines, à l'époque dite des Lumières... Impression étrange que des choses traversent le temps, se perpétuent en changeant doucement de visage, parce que cette lointaine époque est révolue, parce que les Pays-Bas sont un très beau pays démocratique (comme la plupart des autres nations esclavagistes du XVIII° siècle, d'ailleurs !). J'avais eu la même impression étrange, en Martinique, en visitant le quartier des esclaves d'une ancienne plantation transformé en quartier pour artisans. La deuxième femme de mon beau-père avait dit, les yeux un instant dans le vague, entre deux remarques sur le temps et la présence d'un atelier de potier, "Aujourd'hui, on trouve ça joli, ces petites cases, avec des tuiles arrondies... On oublie que c'était pour des esclaves". Et puis le pli amer s'était effacé des coins de sa bouche, et nous étions allées acheter des poteries.
La jupe, donc. La voilà, portée.
Et d'un peu plus près...
Je suis donc moyennement contente de moi. Vous me voyez venir, là, non ? Ben oui, forcément... Je vais en faire une troisième ! Ne me demandez pas ce que je vais faire de toutes ces jupes ; je n'en ai pas la moindre idée. D'ailleurs si on ne faisait les choses que quand on sait pourquoi... convenez qu'on ne ferait pas grand-chose. Et puis j'ai un autre coupon de wax que je destinais à cet usage avant que mon mari ne me conseille plutôt celui-ci. En bonne épouse je l'ai écouté, naturellement, mais je sens bien qu'il me faut aller au bout de ma première idée.
Au programme, donc, rectifier la taille du bandeau du haut, et éviter de tailler les pièces n'importe où sur le coupon, répartir les fronces de manière plus homogène, derrière ! A défaut d'être une fille obstinée et perfectionniste, je vais me montrer têtue. ça devrait être possible.
Sinon, dès que vous en avez ras-le-bol des jupettes en wax, dîtes-le !