Must Have les boules si Must Have pas le bon tissu
Je pense que tout le monde a maintenant bien compris pourquoi les patterns tout in english de Ravelry me restent inaccessibles... Lorsque je m'essaie à l'anglais, c'est toujours un peu Shakespeare qu'on assassine !
Mais qu'on se rassure, je ne viens pas me lamenter sur les défaillances de l'enseignement des langues dans le système éducatif français. Je viens livrer mes réflexions pointues sur le patron que must have toutes, j'ai nommé celui qu'on ne présente plus, le MUST HAVE conçu par la talentueuse créatrice de AimecommeMarie !
Ce n'est donc pas encore aujourd'hui que j'aurai la palme de l'originalité, mais cela, je m'y étais préparée puisque j'ai gardé en réserve pendant un temps considérable ce petit patron... que j'avais d'abord longuement hésité à commander en ligne du fait de ma peur irrationnelle devant l'ennemi ordinateur et son accolite l'imprimante, bien capables de ne pas me permettre d'accéder au pattern pourtant payé !!! Oui, jai 95 ans, aussi, parfois.
Une fois domptées mes craintes, balayées mes hésitations, je m'y suis mise sur la base d'une bouffée d'inspiration, mais bien mal m'en a pris...
Acte I : "Traitre comme un bout de jersey"
Pour mon premier Must Have, j'avais acquis la conviction qu'il fallait tailler dans du fluide (ça m'avait d'ailleurs été dit par une bloggeuse de confiance, enfin... que je considérais comme telle. Mais ça, c'était AVANT)... et il y avait un petit coupon de jersey gris foncé qui attendait son tour depuis bien deux ans. Associé à un reste de jersey gris clair (de mon D de l'été dernier), il était le candidat idéal pour un tee-shirt simple, cool... en perspective.
Or, un fois fait, il s'est avéré informe, la faute au jersey gris foncé qui avait décidé de plissouiller de partout... Le patron prenait un air un peu court, un peu large-mou (que je n'avais pas constaté chez les autres utilisatrices du Must Have...). Bref, c'était un peu la douche... Voyez plutôt :
Bon, résumons-nous, c'était pas ça.
Heureusement, Janine est arrivée ! Elle a vu le tee-shirt plié, l'a ouvert, l'a trouvé très bien, n'a rien écouté de ce que je disais, l'a essayé, l'a adopté, non sans m'avoir demandé une ou deux fois si je n'aurais pas de regrets, puis l'a embarqué. En un mot, ma mère l'a sauvé du destin tragique de chiffon à cirer, dans le tiroir du garage,entre un vieux calbut troué et une chaussette hors d'âge abandonnée par son alter ego parti mener la grande vie avec un bas résille ou un Dim Up sans moralité (enfin, j'imagine...)
L'adoption en sons et lumières :
"Oh, que c'est joli, ça... fais-voir ??? (sans avoir vu quoi que ce soit) ouaouhhh, c'est chouette, c'est toi qui l'as fait ? ça me plait, à moi."
"Il me va bien, non ? Moi, je trouve qu'il me va. Et puis il est agréable. Si. Moi, il me plait. Tu es sûre que tu ne le mettras pas ? Non, parce que je te le laisse, sinon !!!" (le tout sans respirer)
"Non, tu trouves pas qu'il me va bien ?!"
Mais si, Maman ! Allez... vendu !
(et surtout, ne regarde jamais la couture du fond qui gondole de joie d'avoir été cousue avec le point élastique spécial Jersey de ma Singer... même pas, je blague...)
Acte II : "Faux jeton comme un moment d'enthousiasme"
Logiquement, à ce stade, plus rien ne pouvait m'arriver : mon premier Must Have était sauvé, le modèle testé ne demandait qu'à être adapté aux moyens et envies du bord. C'était compter sans mon organisation maison toujours aussi efficace, et sans ma tendance naturelle à me payer des jours sans couture en taillant, à tout va, deux ou trois modèles à la fois...
En fait, forte de l'idée que j'étais lancée et que le modèle était facile, j'avais taillé deux tee-shirts à la chaine, mais Dieu merci, dans des jerseys différents ! Le problème, c'est que la longueur, trop modeste à mon goût, du corps du tee-shirt comme des manches ne pouvait plus être modifiée sur la version 2...
Cruelle déception, d'autant que je me faisais une joie d'utiliser de petits restes de coton ajouré fleuri blanc que je trouvais du plus charmant effet avec mon jersey gris...
Bon, au final, le résultat est mettable (si l'on excepte cette foutue couture du fond... Je vais vraiment prendre ma Singer en grippe, et me plonger -il était temps - dans la notice de ma surjeteuse pour apprendre à faire autre-chose que de la "bordure-tout droit"), mais un peu court.
La fonction des pinces de poitrine, minuscules, reste par ailleurs à démontrer, mais bon.
Acte III : "Sauvée par Toto, mon héros"
Il fallait en sortir. Forte de mes deux tentatives, j'ai décidé de tenter le Must Have en popeline. Et puis j'avais envie d'un peu de couleur, et de mélanger de l'uni avec du liberty.
Il me restait un peu du liberty de ma blouse de l'an passé (raccourcie, au fait !), et un beau coupon de popeline de chez Toto dont le prix était si avantageux que je n'ai pas pu le laisser (forcément).
J'ai donc rallongé le buste, et un peu plus le dos :
J'ai eu envie d'un fond un peu liquette.
Et au final, je n'ai de reproches à adresser qu'au temps - pourri- qui a totalement compromis mon shooting photo, enthousiaste cependant. Bon, et puis j'ai des reproches à m'adresser aussi puisque j'aurais pu soigner davantage les coutures, correctes toutefois.
Ma conclusion, donc, sur le Must Have (étant bien entendu que tout le monde se fiche de mon avis mais que je vais le donner quand même...) est que c'est un modèle très chouette, simple et rapide à réaliser, et intéressant justement parce qu'il demande à chacune d'opérer des choix de personnalisation. En ce qui me concerne, je vais tester le passepoil (dès que j'aurai arrêté le choix des tissus. Pas en jersey.), rester sur une version rallongée, et peut-être ajouter aussi deux centimètres aux manches.
Je vais donc en faire d'autres (cela me semble inévitable), d'autant qu'il est possible de tailler les mancherons dans de toutes petites chutes de tissu et d'utiliser avec bonheur ces petits morceaux qu'il est si douloureux de jeter et si difficile de mettre à profit.